vendredi 5 mars 2010

L'édito du 11 janvier 2010

Les textes réglementaires concernant les stagiaires engagés dans des formations supérieures de niveau III et plus, prévoient d’attribuer une gratification mensuelle, pour les stages dont la durée est supérieure à deux mois.
E.R.A.S.M.E souligne que cette gratification ne répond pas sur le fond aux traitements des situations de précarités que vivent les étudiants. Elle constitue un palliatif qui laisse finalement le problème entier. Elle s’ajoute à la question du statut des stagiaires en travail social qui est d’une manière générale mal traitée dans notre pays, ne serait-ce qu’en ne leur accordant pas un véritable statut d’étudiant et une reconnaissance au niveau L 3.
Dans une logique de non concertation, ces mesures s’ajoutent au long cortège d’actions de dérégulation de notre secteur. Elles posent au moins trois questions :
Ces dispositions ne s’accompagnent pas d’un dispositif de financement correspondant, qui garantirait une enveloppe complémentaire, et ce à tous les types d’établissement ou service, quel que soit le financeur. Nous considérons que ce problème est de la responsabilité des pouvoirs publics, non pas des employeurs privés associatifs (la collectivité publique n’est en effet pas concernée… !), hormis pour les formations financées par les OPCA.
Cela a pour conséquence de déstabiliser en profondeur le réseau des terrains de stage, pour lesquels paradoxalement les textes concernant la formation en travail social viennent renforcer l’importance au travers des « sites qualifiants ». Ces dispositions altèrent et désorganisent l’offre de stage pratique, et cela touche de plein fouet les stagiaires.
Ces textes remettent en question l’alternance, modèle de formation, dont nous savons combien elle est formatrice pour les étudiants, et le rôle fondamental qu’elle joue pour les transmissions de la culture professionnelle. Il est évident que l’alternance est au cœur de la formation des travailleurs sociaux et qu’elle doit être soutenue.
ERASME, engagée par son centre de formation et par sa MECS dans les deux espaces de l’alternance, mesure pleinement les incidences de ces politiques qui mettent en grande difficulté les stagiaires au premier chef et désorganisent le dispositif de formation. L'association se positionne pour que l'état apporte les financements nécesaires (estimés par UNAFORIS à 25 M€) à la mise en oeuvre de ces gratifications dans tous les lieux d'accueil de stagiaires des formations supérieures en travail social.

Le président d'E.R.A.S.M.E
Jean-François VIÉ